Le rockeur Martin Deschamps n'a jamais craint de ne pas avoir de blonde dans sa vie à cause de son handicap.

Julie Payette n'est jamais entrée en collision avec une étoile, mais reconnaît qu'elle aurait bien aimé le faire.

La chef d'antenne Sophie Thibault avoue pour sa part que, plus jeune, elle était timide au point de vouloir se fondre dans les murs de son école.

Ce sont là quelques-unes des réponses et confidences de trois des 12 invités de la nouvelle émission Dis-moi tout, à l'antenne de Télé-Québec à compter du 9 janvier, à 19 h. Sur le plateau: 150 enfants de 5 à 12 ans, qui prennent le contrôle devant comme derrière la caméra, pour 30 minutes d'entretiens aussi rafraîchissants que touchants.

«Il y a, chez les enfants, une curiosité qui n'est pas calculée, parce qu'ils ne sont pas là pour coincer l'invité, explique l'animatrice France Beaudoin. En fait, ils nous ramènent tous à l'essentiel de notre métier, c'est-à-dire à la rencontre, au désir véritable de mieux connaître l'autre. Ils veulent juste savoir et ne cherchent pas à décrocher des aveux qui feront les manchettes ensuite. Ce n'est pas le but de l'émission de toute façon. Et il faut voir les invités leur répondre en toute franchise!»

Spontanéité

Certaines questions nécessitant d'être vulgarisées (les aspects plus techniques du métier de Mme Payette, entre autres) ou plus délicates (si elles touchent à un décès, par exemple) sont envoyées d'avance aux personnalités qui ont accepté de prendre part à l'émission. Pour le reste, France Beaudoin laisse une grande place à la spontanéité. Son rôle au micro, elle le perçoit d'ailleurs plus comme celui d'un médiateur.

«Je suis là pour passer la rondelle à celui ou celle qui «coanime» avec moi, et aux enfants dans le studio qui ont des questions à poser. Moins je parle, mieux je me porte.»

Le ténor Marc Hervieux, le conteur Fred Pellerin, le plongeur Alexandre Despatie et le commandant Robert Piché figurent parmi les autres invités de Dis-moi tout. «On a cherché à ratisser le plus large possible, pour inspirer les jeunes de plus d'une manière», mentionne Mme Beaudoin.

L'idée de Dis-moi tout est née au moment où l'animatrice, à l'époque l'une des Deux filles le matin, se préparait à recevoir le général Roméo Dallaire en entrevue. «Nous étions les dernières à l'avoir et je me demandais vraiment comment on allait faire pour lui poser des questions originales», se souvient-elle.

Une idée née autour de la table... de cuisine

Inspirée des discussions sur le sujet autour de la table familiale («mon chum a deux enfants, dont Manu, qui était alors en quatrième année...»), France Beaudoin a proposé de faire poser les questions au général par des écoliers. «Ç'a donné un super moment!» dit-elle.

Le concept de Dis-moi tout, qu'elle a par la suite développé avec le réalisateur Jean-François Blais, élargit le spectre de ce que les enfants sont amenés à faire sur le plateau. «Jean-François m'a déjà dit qu'il aurait aimé ça, lui, avoir la chance de traîner en régie, quand il était plus jeune, alors...»

Alors? Tous les postes sont donc «doublés», de ladite régie à la recherche, de l'animation aux maquillages et coiffure («Je sors de la salle de maquillage gommée de fixatif, je ne te dis pas!» lance en riant France Beaudoin). Même le groupe de musiciens maison est composé de jeunes.

«On a vraiment pu pousser encore plus loin qu'on le pensait parce que l'équipe de techniciens a embarqué dans l'aventure, dans un esprit de mentorat qui est franchement impressionnant à voir, en studio, explique-t-elle. Une chose est claire: c'est une émission qui nous donne à tous une très grande satisfaction et valorisation.»