Même si la sonde New Horizons vient de nous envoyer son portrait, Pluton n'est plus qu'une planète naine qui vogue dans un univers dont l'expansion s'accélère. C'est magique quand on y pense, dit Luc Langevin.

La programmation du Planétarium est comme l'expansion de l'univers. Elle accélère. Deux nouveaux spectacles, Pluton: chroniques d'une ex-planète et Dark Universe, ont été lancés il y a une douzaine de jours en présence de l'illusionniste Luc Langevin qui fait la narration du second.

Cette présentation spectaculaire, voire étourdissante, de 20 minutes a été produite par l'American Museum of Natural History. Pendant que certains cherchent à créer de la matière sombre ou noire 2000 m sous terre, d'autres scrutent les étoiles et, surtout, ce qui les sépare.

«Tout ça dans le but d'en découvrir davantage sur la matière sombre qui constitue 95% de ce qui nous entoure, dit Luc Langevin. L'univers observable n'est qu'une petite portion de ce qui existe.

«À l'avenir, poursuit-il, beaucoup de recherches scientifiques vont aller dans ce sens-là pour découvrir tout ce qui se cache autour de nous et qu'on ne perçoit pas. Ça me fascine. Dans mon métier d'illusionniste, j'utilise d'ailleurs les choses que les gens ne voient pas pour créer de l'émerveillement.»

Comme un poisson dans l'eau

Scientifique de formation, Luc Langevin est comme un poisson dans l'eau - ou plutôt comme un astronaute dans l'espace - au Planétarium, même si c'est sa première collaboration avec cette institution. «On m'a convoqué à une audition pour faire la voix du film. J'avais vraiment le goût de le faire et je suis très fier du résultat.»

L'animateur de Défier la magie à ARTV a beaucoup aimé également le second nouveau spectacle du Planétarium, Pluton: chroniques d'une ex-planète. Au moment où la NASA publie les premières images de Pluton prises par la sonde New Horizons, son opinion est faite.

«Je trouve que Pluton devrait rester une planète naine, mais je ne veux pas partir de débat, dit-il en riant. Il y a plein de planètes naines. J'aurais aimé participer au deuxième film aussi.»

Cette présentation de 40 minutes comprend de fascinantes images à 360 degrés, tournées en Arizona par l'équipe du Planétarium. Luc Langevin dit avoir trouvé auprès de cette équipe des gens qui savent conjuguer «science et émotions».

«La recherche scientifique me manque parfois, admet-il, mais il arrive que la science bloque en raison d'illusions, d'idées préconçues. Lorsqu'on crée l'illusion avec des numéros très simples, on se dit que des choses qui nous paraissent impossibles pourraient faire partie de la vérité.»

Le monde a besoin de magie et de magiciens, croit-il. Même si une étoile dans l'univers est plus petite, en comparaison, qu'un grain de sable sur la Terre, les gens aiment les étoiles, au sens de cosmos, mais au sens de «vedettes» aussi.

«Ça répond à un besoin. C'est un besoin de dépassement, d'avoir un objectif, même lointain, qu'on pense pouvoir atteindre. C'est une belle illusion.»

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Au Planétarium de Montréal jusqu'au 8 novembre.