Montréal pourra enfin voir et entendre Prima Donna de Rufus Wainwright en 2016. Il ne s'agira toutefois pas de l'opéra créé en 2009 à Manchester, en Angleterre, mais plutôt d'une version concert condensée dont la première a eu lieu à Athènes en septembre dernier.

«On va présenter ce même concert à Lisbonne la semaine prochaine puis à Buenos Aires, Hong Kong et Paris, notamment. La première partie est consacrée à Prima Donna et, après l'entracte, je chante avec l'orchestre. C'est la version que vous allez voir à Montréal», confirme au téléphone Rufus Wainwright, qui ne peut pour l'instant en confirmer ni la date ni le lieu.

Wainwright aurait évidemment préféré que Montréal voie son premier opéra tel qu'il a été créé il y a sept ans. Il n'a toujours pas digéré que l'Opéra de Montréal ne le monte pas.

«Toronto l'a présenté et a même commandé mon prochain opéra Hadrian, dont la première est prévue à la Canadian Opera Company en 2018]. Mon oeuvre Prima Donna] vient de paraître sur Deutsche Grammophon et elle a été présentée dans de nombreuses villes. Je suis le général des troupes terrestres de l'opéra, je me bats pour la cause et c'est ridicule que l'Opéra de Montréal n'en ait pas profité. Peut-être que le prochain directeur va être un peu plus classique», ajoute Wainwright en concluant son envolée par un éclat de rire.

L'artiste se réjouit par contre de l'accueil réservé à l'album Prima Donna qui a pu être enregistré avec l'Orchestre symphonique de la BBC grâce à une campagne de financement participatif dans laquelle Wainwright s'est engagé corps et âme: «C'est un véritable succès de ventes. La maison de disques [Deutsche Grammophon] n'avait pas des attentes très élevées parce que l'opéra ne se vend plus comme par le passé, mais ces attentes ont été de beaucoup surpassées, même s'il n'y a pas longtemps que le disque est sorti. Il y a beaucoup de vapeur dans la locomotive Prima Donna

Un album en français

Comme Martha Wainwright nous l'a récemment confié, Rufus confirme qu'il veut enregistrer un premier album avec sa soeur.

«J'adore écrire des opéras, chanter de la musique pop et des chansons de Judy Garland et je vais continuer à le faire, mais il y a une sonorité unique quand un frère et une soeur chantent ensemble, dit-il. C'est la musique du sang.

«Et puis, sans vouloir être trop lugubre, après avoir perdu Kate [McGarrigle, leur mère] et alors que d'autres personnes nous quittent, à 40 ans, on se dit qu'il vaut mieux le faire maintenant que de remettre à plus tard. Je parierais que Martha et moi allons beaucoup travailler ensemble dans un avenir rapproché. C'est important qu'on le fasse.»

Cela dit, Rufus a un autre projet de disque qui lui tient à coeur et auquel il va probablement s'attaquer avant l'album avec sa soeur: «J'aimerais faire un album complet en français, ce que je n'ai jamais fait.»