Les trois journalistes d'Al-Jazeera qui avaient été condamnés et emprisonnés en Égypte ont reçu mardi à Varsovie le Prix de la liberté d'expression remis par l'Association Internationale des Press Clubs (IAPC).

Il a été remis à l'Australien Peter Greste, qui le recevait également au nom de ses collègues, le Canadien Mohamed Fahmy et l'Égyptien Baher Mohamed, lors d'une cérémonie dans la capitale polonaise.

Peter Greste a salué la libération récente en Égypte de ses deux collègues ainsi que celle d'autres détenus.

«En libérant une centaine de prisonniers (...) y compris Fahmy et Baher, le président (égyptien Abdel Fattah) al-Sissi a fait un pas très important: la reconnaissance de la nécessité de revenir sur certaines des injustices commises durant des années», a-t-il déclaré.

Les trois journalistes avaient été condamnés fin août à trois ans de prison. Ils étaient accusés d'avoir «diffusé de fausses informations» en soutien à la confrérie des Frères musulmans de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l'armée en 2013, et travaillé sans les autorisations nécessaires.

Le 23 septembre, MM. Fahmy et Mohamed avaient été graciés par le président al-Sissi. M. Greste était lui jugé par contumace car il avait déjà été expulsé vers l'Australie en vertu d'un décret présidentiel, après plus d'un an de détention.

Ce dernier, qui a appelé le président égyptien à le gracier, a confié à l'AFP toujours craindre pour sa liberté quand il quitte l'Australie.

«J'ai besoin de faire très attention quand je voyage parce qu'il y a toujours un risque», a-t-il déclaré, soulignant que la Pologne, par exemple, était liée par un traité d'extradition avec l'Égypte.

Établi en 2002, l'IAPC rassemble des clubs de la presse de 30 pays, et s'intéresse particulièrement aux questions de liberté d'expression et d'éthique journalistique.