Ce roman aborde un sujet brûlant d'actualité. Photographe de guerre, Étienne est pris en otage lors d'un reportage. Libéré après quelques mois, il n'est pas libre pour autant. Son bonheur d'être en vie ne peut effacer le traumatisme et les séquelles psychologiques de la captivité.

Étienne est un homme défait qui devra se reconstruire. Il retourne dans son village natal, s'installe chez sa mère et retrouve deux amis d'enfance: Enzo l'ébéniste et Jofranka, l'avocate qui aide des femmes victimes de guerre.

Entouré de leur affection, il renoue avec les gestes du quotidien et cherche sa délivrance à travers les mots, la musique et la nature. Il réfléchit aussi sur sa vie: amour, amitié, relations mère-fils, identité, liberté, solitude, guerre et peur sont quelques-uns des thèmes sous-jacents de ce roman à la fois dense et fluide.

La sensibilité de l'écriture et les phrases finement ciselées créent une ambiance feutrée qui permet de s'immiscer dans les pensées intimes des personnages. Au fil des pages s'installe la résilience qui laisse entrevoir l'avenir.

C'est un roman d'une telle puissance qu'il laisse une empreinte dans le regard du lecteur exposé aux images de la guerre et aux photos d'otages.

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Otages intimes. Jeanne Benameur. Actes Sud, 192 pages.