Protégé par son épaisse combinaison de cuir noir, Abel est à l'affût de la moindre fluctuation de l'air agitant «la vulnérable dentelle de son arbre pulmonaire». On lui a donné trois mois avant qu'une nouvelle hémorragie ne lui coupe définitivement le souffle.

Cent jours qu'il compte bien écouler au rythme effréné de sa moto avalant les kilomètres jusqu'à Bélisarda, sa ville natale. Le grand courage dont traite Sébastien Amiel, c'est le cran dont doit faire preuve son héros, pourtant renfermé et secret, pour retrouver son frère aîné et affronter le passé.

Au fil de sa quête, Abel recompose le puzzle que forme cette ancienne vie, faite de culpabilité, de trahison et de tromperie, et qu'il avait à l'époque choisi de fuir.

Sébastien Amiel nous invite ainsi à plonger dans un thriller délicat, dont la véritable action se déroule en filigrane de celle qui met en scène les courses de moto clandestines auxquelles participe Abel, passionné de mécanique.

Même si quelques clichés donnent parfois l'impression de visionner un «blockbuster» à l'américaine, on y croit grâce aux petits détails auxquels s'attarde l'auteur et qui confèrent à ses personnages un réalisme plutôt convaincant.

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Le grand courage. Sébastien Amiel. Édition de l'Olivier, 219 pages.