Le trio suisse Mama Rosin se produit deux fois aux FrancoFolies, du moins officiellement. «Nous avons super hâte. Nous sommes invités sur scène par Lisa LeBlanc, Canailles et Radio Radio», se réjouissait il y a deux semaines le batteur Xavier Bray.

C'est grâce à son label en sol québécois, Bonsound, que Mama Rosin a rencontré Radio Radio et Lisa LeBlanc. «On a joué avec Canailles l'an dernier au Divan Orange et on a fait la fête toute la soirée, explique Xavier Bray. On trouve que les invitations sont spontanées au Québec. Les gens nous appellent pour nous inviter: venez faire la jam avec nous!»

Xavier Bray a un recul intéressant sur la carrière de Mama Rosin, puisqu'il s'y est joint en 2009, en remplacement de la première batteuse du groupe, qui affectionne la musique de la Louisiane. «Cyril et Robin se connaissent depuis l'école et sont tombés dans la musique cajun il y a huit ans grâce à un gars de Bretagne appelé Éric Martin», indique-t-il.

Cyril Yeterian s'est alors acheté un mélodéon, «un accordéon typique cajun», alors que Robin Girod a changé son jeu de guitare et de banjo. «J'avais toujours aimé le blues, mais ils m'ont fait aimer la musique cajun de la Louisiane. Ils m'ont fait écouter un tas de trucs. Le vieux zydeco de black et des vinyles des années 30.»

Depuis ses débuts, Mama Rosin s'est produit régulièrement en Suisse, en Allemagne et en Angleterre. «Très peu en France... comme aujourd'hui d'ailleurs, souligne Xavier Bray. Je crois que les Français ont un problème avec l'accordéon... je ne sais pas!»

«Le côté rock'n'roll»

Mama Rosin a sorti quatre albums. Lancé au début du mois, le petit dernier, Bye Bye Bayou, attire l'attention, notamment grâce au nom de son réalisateur: monsieur «Blues Explosion», Jon Spencer.

En tournée, Spencer demande toujours des suggestions musicales. Un agent de tournée suisse lui a refilé un album de Mama Rosin. «Il nous a appelés et il nous a proposé de faire sa première partie en Allemagne, raconte Xavier Bray. On aimait le travail qu'il avait fait avec le label Fat Possum et des bluesmen comme R.L. Burnside. Jon s'est consacré à 100% dans le projet et nous sommes allés 10 jours dans son studio à New York.»

Jon Spencer a fait ressortir «le côté rock'n'roll» de Mama Rosin. «Avant, notre musique était plus acoustique», souligne Xavier Bray.

Les membres de Mama Rosin flottent sur un petit nuage depuis quelques semaines. Ils ont collaboré avec le groupe franco-américain Moriarty et Mick Collins (fondateur du groupe garage de Detroit The Gories). L'hiver dernier, ils ont également été invités au Festival international de Louisiane, à Lafayette. «Ce fut un grand honneur de jouer avec les vrais Cajuns.»

Mama Rosin se produit ce soir, à 19h, au Pub Rickard's, puis demain, au Métropolis, en première partie de Lisa LeBlanc.