Petit frère de M pour Montréal, le cinquième Mundial Montréal n'a pas (encore) la taille du World Music Expo (WOMEX) - la plus grande foire professionnelle d'Europe consacrée aux artistes de la sono mondiale -, mais...

«Nous aimons nous qualifier de petit WOMEX, et il n'y a aucun équivalent du genre à notre événement, ni au Canada ni aux États-Unis - sauf peut-être le Global Fest, événement new-yorkais d'une journée prévu en janvier prochain. Mundial Montréal est plus ambitieux: nous y présentons 34 groupes ou artistes différents, nous y attirons plus de 200 professionnels venus de partout - Rest of Canada, États-Unis, Finlande, Cuba, Mexique, etc.», soutient le directeur artistique torontois Derek Andrews, associé au producteur montréalais Sébastien Nasra dans cette entreprise.

Mundial Montréal, qui se déploie dans plusieurs salles montréalaises d'aujourd'hui à vendredi, ne cesse de croître, en taille comme en crédibilité.

«Une des grandes différences par rapport aux années précédentes, c'est la présence plus marquée d'artistes étrangers», souligne Derek Andrews.

«Notre vocation première était de faire connaître la production canadienne et locale. Puis, l'an dernier, nous nous sommes ouverts à l'extérieur du pays.»

Cet ajout au mandat initial de Mundial Montréal a été généré par la demande étrangère, indique Derek Andrews.

«Les artistes et promoteurs de l'extérieur du pays nous ont approchés afin d'y présenter leurs productions. Ainsi, 11 de nos 34 programmes proviennent de l'extérieur du Canada: artistes de l'Équateur, de l'Estonie, du Ghana, de Madagascar, du Chili, d'Israël, etc.

«Nous sommes mieux connus, nous sommes plus crédibles, nous avons nos entrées aux événements majeurs d'Europe, nos partenaires internationaux se multiplient et nous avons été invités par des organismes d'exportation de plusieurs pays tels la Corée du Sud, Israël, l'Angleterre ou l'Italie. On voit désormais notre événement comme une porte d'entrée au marché nord-américain.»

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Mundial Montréal est ouvert au public, d'aujourd'hui à vendredi.

Quatre découvertes à faire au Mundial Montréal

A-WA

A-WA est un groupe de trois jeunes chanteuses israéliennes, soit trois soeurs dont la famille est originaire du Yémen. Elles s'expriment en langue yéménite, en anglais et en hébreu, Derek Andrews les a découvertes à Tel-Aviv. «Leur musique est un mélange de pop, de reggae ou de funk aussi ancré dans leurs traditions musicales juives yéménites, explique-t-il. Elles font quelque chose d'actuel, et c'est ce que l'on observe chez tant d'artistes des musiques du monde issus de cette génération. Elles sont produites par le groupe Balkan Beatbox, très connu sur le circuit des musiques du monde.»

Au Petit Campus, demain, 23h.



Maarja Nuut

Maarja Nuut vient de la partie septentrionale de l'Estonie. Violoniste et chanteuse, cette artiste intègre des références folkloriques de sa région et de son pays en superposant des boucles de chant ou de violon interprétées en direct. Son approche puise dans les danses traditionnelles, les ballades, les complaintes, les berceuses ou autres chansons des traditions rurales, mais le traitement qu'elle propose est contemporain, minimaliste, expérimental. Soolo, son premier album lancé en 2013, a connu un succès d'estime en Europe; un deuxième est attendu au début de 2016.

Au Petit Campus, demain, 17h.

Cécile Doo-Kingué

D'origine camerounaise, Cécile Doo-Kingué a grandi à New York, vécu aux États-Unis et en France avant de s'établir à Montréal. Excellente guitariste et chanteuse, elle s'est taillé une solide réputation pour son alliage de blues, de rock et de folk qu'elle saupoudre (très) légèrement d'épices africaines. En novembre prochain, à Toronto, elle sera parmi les têtes d'affiche du Women's Blues Revue. «Mundial Montréal la soutient depuis un moment, dixit Derek Andrews. Nous sommes heureux que sa carrière se porte de mieux en mieux.»

Au Divan Orange, jeudi, 20h40.

Flavia Nascimento,

Flavia Nascimento, résidante de Sherbrooke d'origine brésilienne, elle est nouvelle. Elle fait du forró, une musique très vivante du nord-est brésilien, que je pourrais qualifier de zydeco brésilien. Elle se produit avec un groupe de 5 personnes. Elle chante en portugais brésilien et je ne sais pas comment elle a abouti... Elle était impliquée dans un Cirque du monde au Brésil, puis fut embauchée par le Cirque du Soleil pour venir au Québec.

Au Club Balattou, jeudi, 21h15

Orkestar Kriminal

Derek Andrews a découvert ce groupe montréalais par l'entremise de Dan Seligman, directeur artistique de Pop Montréal. Excellent tuyau! La chanteuse d'Orkestar Kriminal est l'indomptable - un euphémisme - Giselle Webber (Gigi French, Hot Springs), autour de laquelle une dizaine de musiciens jouent de différents instruments: guitares, bouzouki, violon, sousaphone, scie musicale, accordéon, clarinette, trompette, batterie. L'écoute de l'album Tummel, paru en mars dernier, mène à ce constat: Orkestar Kriminal s'inspire des mouvances balkaniques, tziganes, orientales, avec attitude rock. «Balkan punk», dixit le patron de Mundial Montréal.

À la Chapelle historique du Bon-Pasteur, vendredi, 20h10.