Le gouvernement Couillard lève un obstacle important dans les négociations avec ses employés. Il a retiré toutes les demandes qu'il avait déposées à la table sectorielle de la santé, a appris La Presse.

Certaines de ses demandes touchaient le régime de la sécurité d'emploi et l'assurance salaire. Elles avaient été présentées à d'autres tables sectorielles, comme celle de l'éducation. Il faut s'attendre à ce que le gouvernement les abandonne là aussi, si ce n'est déjà fait.

Québec avait déposé pas moins d'une cinquantaine de demandes à la table sectorielle de la santé, où l'on discute des conditions de travail et non des salaires. La Presse a déjà révélé que le gouvernement avait rayé de sa liste de demandes l'abolition de primes pour les infirmières. Or Québec est allé encore plus loin: il a laissé tomber sa liste.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui représente 110 000 des 550 000 employés de l'État, a confirmé à La Presse, hier soir, le retrait des demandes patronales. Ces demandes visaient, par exemple, à revoir en profondeur les dispositions concernant la semaine normale de travail, les heures supplémentaires et la mise en place d'horaires atypiques.

«C'était des reculs importants sur les conditions de travail, mais l'ensemble des demandes ont finalement été retirées», a affirmé la vice-présidente de la FSSS-CSN, Josée Marcotte. Selon elle, «le mouvement de grève a fait reculer le gouvernement».

«Avoir réussi à tasser tous les irritants, ça nous place mieux» dans le cadre de la négociation, a-t-elle ajouté. «Il y a eu des avancées sur certaines de nos demandes, mais il est encore trop peu pour dire qu'on est à la veille d'une entente de principe.» Selon ses explications, la FSSS a limité ses demandes à la table sectorielle pour cette ronde de négociation afin de prioriser les augmentations de salaire, un enjeu discuté à la table centrale.

En conférence de presse à Saguenay, le premier ministre Philippe Couillard s'est dit «assez optimiste» quant à la conclusion d'une entente avec les employés de l'État. Selon lui, «l'ambiance aux tables est bonne». «On fait des avancées», a-t-il dit. Il a précisé qu'une loi spéciale est pour lui «la pire des solutions».

Son président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, tenait un tout autre discours la semaine dernière: il disait que les négociations étaient dans «l'impasse» et que la contre-proposition syndicale sur les salaires était «totalement irréaliste». Il laissait planer la menace d'une loi spéciale.