Avec un coffret contre l'intimidation destiné aux écoles et une capsule web mettant en vedette Céline Dion, Jasmin Roy poursuit son combat contre la discrimination et la violence en milieu scolaire.

Dans sa courte vidéo, Céline Dion affirme qu'aucun enfant ne devrait avoir peur d'aller à l'école, et que la peur peut détruire des rêves. La chanteuse avoue aussi avoir été victime d'intimidation à l'école. Tout comme Jasmin Roy... et Sophie Desmarais, philanthrope et marraine d'honneur de la Fondation Jasmin Roy.

«L'intimidation ne fait pas de discrimination, elle touche tout le monde, peu importe le sexe, le milieu social ou la religion», souligne Jasmin Roy.

C'est justement pour ne pas faire de discrimination que son nouveau coffret d'aide est offert en français et en anglais. «Je crois qu'il fallait arriver avec des solutions applicables à l'ensemble du réseau [scolaire]. Je ne voulais surtout pas commencer à faire de la politique sur le dos des jeunes victimes.»

Le coffret Non à l'intimidation compte six manuels, qui renferment chacun des outils, des conseils, de l'information, des protocoles d'intervention, des formulaires de dénonciation et des grilles d'évaluation.

«Quand la loi 56 [loi visant à prévenir et à combattre l'intimidation et la violence à l'école] a été adoptée, on a demandé aux établissements scolaires de mettre en place des mécanismes, mais on ne leur a rien donné. Pour avoir fait le tour de la province, je peux dire que certaines écoles se sont très bien débrouillées, alors que d'autres avaient toute la motivation du monde, mais pas les bons outils.»

La Fondation Jasmin Roy a travaillé sur le coffret pendant deux ans. Son président a su rassembler autour de ce projet des spécialistes, des comités et des organisations, comme la Centrale des syndicats du Québec qui a financé une bonne partie de l'aventure. L'auteur Camil Sanfaçon, consultant en éducation, a conçu et rédigé la version française. Une oeuvre de bienfaisance (Ometz) et David Roger Gagnon ont ensuite adapté et traduit le tout pour les écoles anglophones.

Même s'il avoue ne pas être un expert, Jasmin Roy connaît par coeur toutes les statistiques sur l'intimidation. Et certaines donnent froid dans le dos. «Même si plusieurs d'entre elles ne seront jamais rapportées, neuf agressions sur dix se passent devant des témoins. Au Canada, c'est un adolescent sur trois qui avoue avoir été victime d'intimidation.»

Il n'est peut-être pas un spécialiste, mais l'animateur, comédien et metteur en scène a une forte personnalité, et la bonne équipe, pour aller chercher des dons. «Hydro-Québec nous a accordé une somme de 150 000$, répartie sur trois ans, pour que l'on envoie trois coffrets à chacune des écoles secondaires publiques du Québec.»

Visiblement, l'intimidation n'a pas détruit les rêves ni la détermination de Jasmin Roy. Il suffit de regarder ce qu'il a réussi à accomplir en un peu plus de trois ans.

Le fait d'aider les autres l'aide-t-il à cicatriser ses propres blessures? «J'ai réglé bien des choses grâce à la psychothérapie. Je dirais plutôt que ma fondation est une belle preuve de ma résilience.»