Après le Prix du public à Locarno, son long métrage Gabrielle vient de remporter deux Valois au Festival d'Angoulême. De plus, la réalisatrice sera honorée, le 11 septembre, au Festival international du film de Toronto. Louise Archambault est notre Personnalité de la semaine.

Le long métrage Gabrielle vient de remporter deux prix au Festival du film francophone d'Angoulême. Alexandre Landry a décroché la Valois du meilleur acteur et le film s'est vu remettre la Valois Magelis du jury étudiant. « Les prix sont la cerise sur le sundae, avoue Louise Archambault . Pouvoir montrer nos films, c'est déjà un grand honneur, alors quand ils touchent les gens en plus... »

Sa Gabrielle est atteinte du syndrome de Williams et possède un talent exceptionnel pour la musique. La jeune femme fera tout pour vivre son amour pour Martin, un jeune homme avec qui elle chante dans une chorale. La présidente du jury étudiant d'Angoulême a qualifié Gabrielle de film sur l'amour, sur tous les amours. « Et c'est exactement ce que je voulais dire, ajoute la réalisatrice. On veut tous les mêmes choses, qu'on vive avec un handicap ou non. On est tous pareils au fond. »

Cette Gabrielle, c'est Gabrielle Marion-Rivard , pour qui Louise Archambault a eu un coup de foudre, « pour sa lumière, pour sa spontanéité et pour son talent ». La « vraie » Gabrielle compose elle aussi avec un handicap intellectuel, comme plusieurs comédiens du film. La réalisatrice affirme avoir eu des dizaines de coups de coeur pendant la production. « J'ai rencontré tellement de gens inspirants que j 'ai engagés sur le film, comme le personnel de l'école Les Muses, un établissement artistique pour les élèves qui vivent avec un handicap. Ces gens font des miracles avec des économies de bouts de chandelle ! J'ai engagé des jeunes aussi, qui m'ont touchée et qui sont magnifiques dans le film. »

Le long métrage met également en vedette Mélissa Désormeaux-Poulin, Benoît Gouin, Isabelle Vincent et le chanteur Robert Charlebois. C'est en cherchant un artiste connu pour un « caméo » qu'elle a rencontré... Anthony, un jeune autiste, fermé sur lui-même... jusqu'à ce qu'il chante Ordinaire de Charlebois. « Je l'ai vu s'ouvrir, chanter de tout son coeur. Et les paroles ! Anthony qui chante qu'il est un gars ordinaire, c'est ça, mon film. La chorale de Gabrielle ne pouvait pas chanter autre chose. »

Louise Archambault sera aussi honorée au Festival international du film de Toronto. Elle recevra, avec neuf autres Canadiennes, le Birks Diamond Tribute to the Year's Women in Film, remis en partenariat avec Téléfilm Canada.

La réalisatrice est fébrile à l'idée d'aller présenter son film dans la Ville reine. Gabrielle y fera sûrement vivre des moments inoubliables, comme cette rencontre avec Sandrine Bonnaire, en larmes, après la projection à Angoulême.

L'actrice française avait réalisé, en 2008, un documentaire sur sa soeur atteinte d'une forme d'autisme. « C'est la force et la beauté des bonnes histoires : elles touchent les gens de tous les horizons, souligne Louise Archambault . On y revient encore mais, malgré nos différences, nos handicaps, notre nationalité... on est tous pareils. »