Le gouvernement vénézuélien condamne fermement les «propos insensibles et impertinents» émis par le premier ministre Stephen Harper à la suite du décès d'Hugo Chavez.

Le gouvernement vénézuélien a fermement condamné les «propos insensibles et impertinents» du premier ministre Stephen Harper à la suite du décès d'Hugo Chavez.

Dans une lettre envoyée à Ottawa, le ministre des Affaires étrangères du Venezuela a dénoncé la déclaration du premier ministre canadien envers le peuple vénézuélien qui fait face à la «perte irremplaçable de notre commandant Hugo Chavez».

Mardi, quelques heures après l'annonce du décès d'Hugo Chavez, le premier ministre avait publié un communiqué dans lequel il offrait ses condoléances et indiquait que le Canada «compte travailler avec la personne qui lui succédera en vue de rendre l'hémisphère plus prospère, plus sûr et plus démocratique».

Cette dernière phrase a choqué le gouvernement vénézuélien, peut-on lire dans la lettre. «La République bolivarienne du Venezuela a librement et démocratiquement élu en 1998 un gouvernement socialiste pour suivre ses destinées et est obligée de rappeler aux représentants du Canada que l'avenir de cette révolution bolivarienne en tant que pays indépendant est plus prometteur que jamais, avec l'héritage historique légué par notre commandant et président Hugo Chavez.»

Réactions mitigées ici

Carlos Narvaez, un cinéaste montréalais d'origine vénézuélienne, comprend la réaction du gouvernement vénézuélien. Il s'est lui aussi dit «fâché» que le gouvernement canadien tente de s'ingérer dans les affaires de ce pays d'Amérique latine. «Le problème, c'est comme si la mort de Chavez était un élément déclencheur pour provoquer quelque chose. C'est un concept un peu méchant. D'autre part, on n'a pas besoin du Canada pour améliorer les choses.»

Fernando Cruz, propriétaire du restaurant Mi Bohio Latino, à Brossard, a un avis totalement opposé. Il s'est dit malheureux de la mort d'Hugo Chavez, mais est en faveur de changements pour son pays d'origine. «Ils sont fâchés parce qu'ils veulent rester au pouvoir et veulent que le gouvernement canadien se mêle de ses affaires pour pouvoir continuer de faire les choses comme avant. C'est pourtant bon pour le pays qu'on envisage de négocier», a dit celui qui vit au Canada depuis maintenant 11 ans.

Le bureau du premier ministre du Canada et celui des Affaires étrangères n'ont pas voulu faire de commentaires.