En renonçant à construire un port pétrolier au Québec, il sera plus difficile pour TransCanada de faire approuver son projet Énergie Est par le gouvernement du Québec, a affirmé jeudi le premier ministre Philippe Couillard.

Le gouvernement libéral avait posé l'an dernier sept conditions à son appui à l'oléoduc controversé. Le promoteur TransCanada doit démontrer que le projet entraînera des retombées économiques et fiscales « pour tout le Québec ».

Or, l'absence d'un terminal portuaire pour exporter le pétrole privera le Québec de plusieurs emplois qui resteront au-delà de la phase de construction. C'est pourquoi il sera « plus difficile » pour TransCanada de satisfaire les conditions de Québec, estime M. Couillard.

« Avec un port en eau profonde, c'est assez simple de calculer les bénéfices en termes d'infrastructures, d'emplois, etc., a dit le premier ministre jeudi matin. Sans ça, je ne dis pas que c'est impossible, mais ça va être plus compliqué. »

L'annonce de TransCanada ne change rien au processus d'évaluation lancé par Québec ont indiqué le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, et son collègue à l'Environnement, David Heurtel.

« Il va y avoir un BAPE, il va y avoir des consultations, a dit M. Heurtel. On va regarder l'ensemble du projet et on va voir à ce que les lois québécoises en matière environnementale soient respectées. »

Tel que La Presse l'annonçait en février, TransCanada a confirmé jeudi avoir mis un croix sur la construction d'un terminal portuaire au Québec. Le terminal de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick sera donc la seule infrastructure marine du projet.

L'entreprise, qui n'a pas avisé le gouvernement Couillard de son annonce, explique avoir pris cette décision au terme de ses consultations avec les communautés riveraines.

Lorsqu'elle a lancé le projet en 2013, la société albertaine a pour un temps envisagé de bâtir un port pétrolier à Lévis. Elle a finalement arrêté son choix sur le site de Cacouna.

Mais elle a dû renoncer à ce nouveau site en décembre dernier, lorsqu'un rapport fédéral a désigné le béluga du Saint-Laurent comme une espèce «en voie de disparition». Le projet se trouve en pleine zone de reproduction du mammifère marin.