Pierre Karl Péladeau accuse Philippe Couillard de «mesquinerie» à l'endroit de sa conjointe Julie Snyder pour avoir «resserré», en mars dernier, les critères d'admissibilité aux crédits d'impôt des producteurs indépendants. Une décision qui a incité la présidente de Productions J à abandonner, lundi, la production télévisuelle.

«À vous de juger de la motivation du premier ministre. Mon jugement, lui, ne souffre d'aucune ambiguïté: une mesquinerie à l'endroit d'une grande productrice, d'une entrepreneure. [...] Ce qu'elle était aussi, bien avant que nous décidions de faire vie commune et de fonder une famille», a affirmé le chef du Parti québécois, mardi soir, sur sa page Facebook.

Pierre Karl Péladeau soutient qu'il est «entièrement faux» que le milieu de la télévision a demandé au gouvernement libéral de modifier les règles, comme l'a affirmé mardi le ministre des Finances Carlos Leitao. Pour contredire «les prétentions de Philippe Couillard», M. Péladeau cite un article du Devoir rapportant que l'Association québécoise de la production médiatique n'a jamais fait de lobbyisme à ce sujet.

«Y a-t-il un citoyen ou une citoyenne pour croire ce que le premier ministre essaie de nous faire croire?», s'est par ailleurs questionné le chef péquiste.

Budget du gouvernement Couillard

Dans son récent budget, le gouvernement Couillard a rétabli le système de crédits d'impôt aux producteurs indépendants québécois qui prévalait de 2003 à 2014, avant qu'il soit changé durant le court règne péquiste. 

Étant donné que son conjoint est l'actionnaire de contrôle de Québecor et, ainsi, propriétaire de TVA, Julie Snyder n'est pas considérée comme indépendante d'un diffuseur et ne touche donc plus aux crédits d'impôt remboursables.

La ministre de la Culture, Hélène David, a renvoyé la balle au Parti québécois, mardi, en rappelant que c'est en fait le gouvernement péquiste de Bernard Landry qui avait proposé en 2003 de réserver les crédits d'impôt uniquement aux producteurs indépendants.