Le gouvernement Couillard est « ouvert » à étudier l'idée de mettre fin au monopole de la SAQ dans la vente de vins et spiritueux, comme le lui recommande la Commission Robillard. Mais « en attendant », il lui impose un régime minceur: la société d'État devra réduire rapidement ses frais d'administration.

Ses dépenses devront être équivalentes à celles des modèles comparables dans d'autres juridictions, alors que la commission Robillard relève des écarts importants. Le gouvernement souhaite également lier le versement des bonis à des objectifs d'efficience et de rentabilité.

Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, a une réaction semblable au sujet de Revenu Québec, organisme également ciblé par la Commission Robillard. Revenu Québec doit « opérer un contrôle plus strict de ses effectifs » et couper dans ses dépenses. Le gouvernement n'est pas « dogmatique » et est prêt à étudier la recommandation de la Commission visant à transférer à Ottawa la perception des impôts. Il ne s'agit pas de remettre en question l'autonomie fiscale du Québec, a soutenu M. Coiteux en conférence de presse lundi.

La SAQ et Revenu Québec ont tous deux publié un communiqué de presse plus tôt dans la journée pour vanter leur performance et critiquer les conclusions de la Commission.

Martin Coiteux n'a pas du tout apprécié. « On a un changement culturel à mettre en oeuvre dans l'appareil public. Ce n'est pas normal que le président de la SAQ sorte sur la place publique avant que le gouvernement dise les suites qu'il entend donner au rapport. Ce n'est pas normal que Revenu Québec sorte sur la place publique alors que le gouvernement n'a pas encore dit ce qu'il allait faire. Ce n'est pas normal », a-t-il lancé. Il compte instaurer une « culture de l'humilité » dans l'appareil public. Il se dit « convaincu » que la SAQ et Revenu Québec « font des choses très bien », mais ces deux organismes doivent admettre qu'il y a place à l'amélioration.

« Je leur demande de prendre le temps de bien regarder les choses. Le gouvernement ne va pas laisser les choses dans l'état actuel. Le gouvernement constate qu'il y a des choses à améliorer », a soutenu le président du Conseil du trésor.

Martin Coiteux a ajouté que l'idée de mettre fin au monopole de la SAQ sera analysée plus en profondeur. « Ce qui nous guide, c'est l'intérêt du citoyen-consommateur », a-t-il dit. « On est ouverts. »

Alors que la Commission Robillard a déposé son deuxième et dernier rapport, M. Coiteux a annoncé la création prochaine d'un Bureau de la révision permanente des programmes, au sein du Conseil du trésor. Ce Bureau agira selon une « planification qui lui sera fournie par un comité de la révision permanente » logé au Conseil exécutif et dirigé par le premier ministre et des membres de son cabinet ministériel.