Le gouvernement fédéral a annoncé mardi qu'il entame des pourparlers avec le chantier maritime Davie de Québec pour fournir un navire intérimaire de ravitaillement à la Marine royale canadienne.

Ces pourparlers visent à déterminer si le chantier québécois a la capacité de fournir ce navire dans un délai raisonnable, à un coût convenable et selon des critères acceptables.

Il s'agit d'une lueur d'espoir pour l'entreprise qui a dû mettre à pied plus de 200 employés le mois dernier et qui se situe dans la circonscription du ministre fédéral de la sécurité publique, Steven Blaney.

Davie avait été écartée des contrats de construction de navires militaires de plus de 30 milliards de dollars qui avaient été accordés par Ottawa après les élections de 2011 aux compagnies Irving à Halifax et Seaspan à Vancouver.

En point de presse, le ministre fédéral de la Défense, Jason Kenney, s'est défendu de procéder à une annonce électoraliste à quelques semaines du déclenchement des élections et dans une région du Québec où le Parti conservateur espère faire des gains le 19 octobre.

«Au contraire. Si c'était un jeu politique, je ferais une annonce pour n'importe quelle raison, sans égard aux intérêts des contribuables et des besoins de la marine», a-t-il affirmé.

Le ministre Kenney a reconnu que la proposition actuelle de Davie, qui consiste à modifier un navire commercial et à le louer à la Marine, ne convient pas au gouvernement et que des ajustements devront être faits si le chantier souhaite obtenir le contrat.

Le politicien a ajouté qu'il souhaite régler ce dossier rapidement, étant donné le retrait prématuré de deux navires de ravitaillement canadiens, le NCSM Protecteur et le NCSM Preserver. Les navires de remplacements ne doivent être livrés qu'en 2021 en vertu du vaste contrat accordé en 2011.

«Déçus»

La valeur d'un éventuel contrat n'a pas été divulguée. «Nous veillerons à ce que les coûts et les modalités soient acceptables pour le Canada et que la Marine jouisse d'un service de ravitaillement d'escadre intérimaire acceptable», a précisé une porte-parole du ministre Kenney par courriel.

«Nous étions très sûrs que notre proposition offrait des capacités et une flexibilité exceptionnelles afin de répondre aux besoins de la Marine canadienne le plus rapidement possible», a réagi la compagnie Irving Shipbuilding par voie de communiqué.

«Nous sommes déçus. Nous allons continuer à fournir des réponses innovantes et concurrentielles aux appels d'offres du Canada à l'avenir.»

Le ministre a indiqué que les autres propositions demeurent un plan B pour le gouvernement s'il n'arrive pas à s'entendre avec le chantier québécois.

Une porte-parole du ministre québécois de l'Économie, Jacques Daoust, a indiqué que le gouvernement est heureux que les choses avancent, mais qu'il a hâte qu'un contrat soit finalement conclu. Québec dénonce depuis plusieurs semaines la lenteur d'Ottawa à accorder un tel contrat à l'entreprise de Lévis.