Le Pentagone a reconnu mardi avoir envoyé par inadvertance à un laboratoire canadien un échantillon actif de bacilles du charbon (anthrax), quelques jours après la découverte d'un autre lot de bactéries mortelles dans une base américaine.

Cette découverte a soulevé de nouvelles inquiétudes sur la prise en charge, par le ministère américain de la Défense, de cette substance mortelle, et les conséquences de ces erreurs de livraison.

La Défense américaine a reconnu ignorer pour le moment le nombre exact de pays et de laboratoires commerciaux ayant pu recevoir ces fioles contenant le bacille du charbon.

Le Pentagone a confirmé que des spores actives de bacille du charbon ont été expédiées vers des laboratoires aux États-Unis, au Canada, mais aussi en Australie et en Corée du Sud.

«Hier (lundi) nous avons pu déterminer la livraison au Canada de bactérie de bacille du charbon», a déclaré le porte-parole du Pentagone, le colonel Steven Warren.

L'échantillon provenait d'un «échantillon référence», reconnu comme «actif» après test, a-t-il précisé. Il a été envoyé à un laboratoire d'Alberta, a indiqué à l'AFP un responsable de la Défense, sous couvert de l'anonymat.

La substance avait été irradiée sur une base militaire située en Utah, a-t-il dit, mais pour une raison inconnue, la bactérie n'a pas été désactivée comme prévu originellement.

Deux autres échantillons actifs de bacille du charbon ont été trouvés dans cette zone. Des sous-échantillons de ces lots ont été acheminés dans au moins 28 laboratoires américains, dans 12 États.

Selon des responsables américains, ce chiffre va sûrement augmenter à mesure que l'enquête interne progresse.

La maladie du charbon, ou anthrax, est une infection aiguë qui touche aussi bien l'animal que l'homme. La bactérie responsable (Bacillius anthracis) peut aussi être utilisée comme arme bactériologique. Elle est mortelle à moins de prendre des antibiotiques très rapidement.