Des centaines d'agents canadiens des services étrangers ont déserté leurs bureaux jeudi midi, et ils ne comptent pas y retourner avant que les négociations avec le gouvernement au sujet de leurs salaires se débloquent. Le conflit en quatre chiffres.

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Le nombre de bureaux touchés par la grève. À Pékin, Shanghai, Delhi et Chandigarh, les services de l'immigration sont suspendus. À Ottawa, Dublin, Hong Kong, Londres, Paris, Tel-Aviv, Tokyo, Ramallah et Bruxelles, ce sont les agents politiques et commerciaux qui sont en grève. Et ce n'est pas une coïncidence, confirme Tim Edwards, président du syndicat de l'Association professionnelle des agents du service extérieur (APASE). Le premier ministre Harper se rendra dans les capitales française, britannique et irlandaise la semaine prochaine dans le cadre du G8.

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Ils sont environ 500 employés à travailler dans les bureaux du ministère des Affaires étrangères à Ottawa. Dans le même établissement, indique Tim Edwards, des employés du gouvernement canadien font un travail identique à celui des diplomates déployés à l'étranger, mais gagnent jusqu'à 14 000$ de plus par an. « Ils n'acceptent pas les mêmes défis personnels que nous, notamment les déménagements, mais ils sont payés plus cher », déplore le représentant syndical. À noter, ces employés sont représentés par un syndicat différent de celui de l'APASE.

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Le nombre de diplomates représentés par l'APASE, dont les moyens de pression s'intensifient depuis deux mois. Devant l'impasse, le ministère des Affaires étrangères a indiqué dans un courriel qu'il avait « des plans d'urgence pour faire face à tous les moyens de pression, y compris les arrêts de travail ». S'il assure que la grève n'a pas nui à ses activités jusqu'ici, le Ministère avance qu'il «mettra tout en oeuvre pour continuer d'assurer la prestation des services » si cela devient nécessaire.

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En mois, la période depuis laquelle les négociations sont rompues. Les deux parties se sont cependant rencontrées mercredi, rapporte le syndicat, qui dénonce l'absence d'une nouvelle offre salariale. « Je suis convaincu que c'est une décision politique », lance Tim Edwards, qui dit avoir reçu la même proposition qu'en 2011. Au cabinet du président du Conseil du Trésor, on s'est contenté d'indiquer par courriel que le gouvernement a fait une offre « équitable ». « Il est regrettable que le syndicat ait choisi ces mesures de grève au détriment des Canadiens », a écrit un porte-parole, qui a refusé de répondre à des questions supplémentaires.