Pour assurer la «créativité maximale» du futur pont Champlain, le gouvernement fédéral doit organiser «un concours international d'architecture et d'ingénierie» puis enlever «la conception» du cadre du partenariat public-privé, recommande une nouvelle étude obtenue par La Presse.

Intitulée Un véritable ouvrage responsable pour le futur pont Champlain, l'étude a été déposée hier au bureau du ministre fédéral des Transports, Denis Lebel. Elle a été préparée par le Regroupement pour la qualité architecturale du futur pont Champlain et porte 16 signataires dont Mission Montréal, l'Ordre des architectes du Québec, la Ville de Longueuil et l'Association des designers industriels du Québec.

Parmi les points phares, l'étude recommande de mettre en place un concours international. «Le concours international avec jury de très haut niveau est le seul moyen de garantir la créativité maximale et une architecture puis un urbanisme de qualité, dans un cadre défini et transparent», lit-on.

Pourquoi une telle démarche? «Je pense que le nombre de ponts qui se font au Canada de cette envergure-là fait que l'expertise canadienne ne serait pas suffisante pour avoir les meilleurs rapports qualité-prix», a déclaré André Bourassa, président de l'Ordre des architectes du Québec.

Le président propose également de mettre en place des balises pour s'assurer «que la participation locale soit intégrée adéquatement», dans la conception et la construction du futur pont.

Sortir la conception du PPP

L'étude estime également que «le mode de partenariat public-privé ne doit absolument pas s'appliquer à la conception». Une façon de s'assurer que le projet soit accepté dans son ensemble, et non pas seulement pour «son montage financier», affirme le président de l'Ordre.

«Un ouvrage comme le pont Champlain n'est pas un ouvrage qu'on va faire souvent: c'est une opportunité», insiste-t-il.

Les signataires estiment aussi que le nouveau pont pourrait contribuer à «l'image de marque de Montréal» en devenant un symbole du caractère culturel de la métropole. «En fin de compte, ce qu'on veut c'est un ouvrage harmonieux, fonctionnel et durable», a-t-il dit.

Le 14 mai dernier, le ministre Denis Lebel s'est dit ouvert à «intégrer des qualités architecturales» au nouveau pont Champlain. Il a, par ailleurs, opté par la création d'un comité qui a pour mandat d'analyser trois scénarios. L'option retenue sera connue en septembre.

La fin des travaux de construction du nouveau pont Champlain est prévue au plus tard en 2021. Les coûts sont évalués entre 3 et 5 milliards, et la facture sera amortie grâce aux revenus des postes de péage.

- Avec la collaboration de Christian Merciari