Plus de tempêtes, mais moins de neige, nouvelle zone de rusticité plus clémente pour les plantes, moins de patinage et plus de baignade, le climat de Montréal change déjà et la Ville va continuer de s'adapter.

L'agglomération de Montréal, qui regroupe toutes les municipalités de l'île, a désormais une série de cartes de vulnérabilité aux changements climatiques. Et elle publie aujourd'hui un plan d'action comprenant un millier de mesures d'adaptation. 

«Nous avons le devoir d'agir dès maintenant pour réduire les vulnérabilités», a affirmé le maire Denis Coderre en conférence de presse.

Il se réjouit en particulier de la publication de six cartes de vulnérabilité aux aléas du climat, comme la sécheresse, les inondations ou les précipitations extrêmes, qui vont permettre aux administrations locales de mieux planifier leur action en fonction de leurs besoins.

«Il ne suffit pas de planter des arbres, il faut les planter là où ils procurent le plus de bénéfices aux citoyens», a illustré le maire Coderre.

L'opposition à l'hôtel de ville accueille le plan comme un «jour de la marmotte». «C'est comme pour le plan de transport de 2008, dit Sylvain Ouellet, porte-parole en matière d'environnement de Projet Montréal. On a un beau plan étoffé, mais les cibles ne sont pas chiffrées et il n'y a pas de financement.»

Il affirme que l'administration Coderre se distingue pour son opposition et son inaction dans tout ce qui a trait à la lutte aux changements climatiques.

«Ils ont voté contre une motion en faveur d'une réforme du Code du bâtiment, dit-il. Et pour le transport, c'est catastrophique. Le SRB sur Pie-IX ne sera pas construit avant 2022. Denis Coderre bloque toujours l'autopartage dans Ville-Marie, il est pour le prolongement de la 19, il n'a rien fait pour bloquer le projet 15-40. Il a même détruit un trottoir pour conserver quelques places de stationnement sur le Plateau. Alors c'est le même maire Coderre à qui il faut faire confiance maintenant?»

M. Ouellet s'inquiète aussi pour les propriétaires de bâtiments qui se trouvent dans les zones identifiées comme à risque pour les inondations ou pour les mouvements de sols argileux en cas de sécheresse.

«Dès demain matin, il y a des maisons qui vont avoir des problèmes à s'assurer et il n'y a pas de plan d'action pour les aider», dit-il.

Selon l'administration montréalaise, le plan d'adaptation présenté ce matin est le plus avancé jamais adopté par une municipalité. 

L'opération a été financée par un budget de 1,9 million du gouvernement du Québec, à même un programme offert au monde municipal. 

Le plan vise à contrer les effets des vagues de chaleur, des pluies abondantes, des tempêtes destructrices, des sécheresses et des crues hivernales.

Il comprend des mesures pour les situations d'urgence, comme les pluies abondantes, mais aussi des mesures à plus long terme, comme la plantation d'arbres. 

La Ville affirme que la mise en oeuvre du plan sera largement décentralisée, parce les impacts des changements climatiques varient beaucoup en intensité et en nature d'un arrondissement ou d'une ville à l'autre.