Les entreprises qui remportent les quelque 1000 contrats de plus de 100 000$ de la Ville de Montréal chaque année seront désormais soumises à une évaluation de leur rendement. Si elles échouent, elles se retrouveront sur une liste noire durant deux ans, ce qui pourrait compromettre leur possibilité de remporter d'autres contrats de la Ville.

D'ici quelques mois, tous les entrepreneurs et fournisseurs de biens et services qui font affaire avec la Ville seront évalués à la fin de leur contrat selon une grille d'évaluation très précise qui comprend le respect des budgets et des échéances. Elles devront obtenir une note de 70% pour éviter de se retrouver sur la «liste des fournisseurs et entrepreneurs au rendement insatisfaisant», un répertoire qui sera rendu public sur le site internet de la Ville de Montréal.

«Dorénavant, on peut refuser toute soumission d'un entrepreneur, qui au cours des deux dernières années, aura fait l'objet d'un rendement insatisfaisant. Avec la mise en place de ce programme, la primauté de la règle du plus bas soumissionnaire est désamorcée et qualité de l'orchestration des travaux devient aussi importante», a déclaré Lionel Perez, l'élu de l'administration Coderre qui a piloté ce projet.

Une entreprise qui a obtenu une note de moins de 70% dans le passé ne sera pas automatiquement écartée, même si elle est le plus bas soumissionnaire à l'issue d'un nouvel appel d'offres. Le comité exécutif (l'équivalent du conseil des ministres de l'administration municipale) jouira d'un pouvoir de discrétion pour décider si le contrat devrait revenir ou non au deuxième plus bas soumissionnaire. Et avant d'être inscrites officiellement sur la liste, les entreprises pourront faire parvenir leurs arguments à la Ville pour défendre la qualité de leur travail.

«Quand vous refaites votre cuisine et que vous n'êtes pas satisfait du travail de l'entrepreneur, vous ne le rappelez pas quand c'est le temps de refaire votre salle de bains. Les municipalités n'avaient pas ce pouvoir, elles l'ont maintenant et Montréal va l'exercer», a illustré Dimitrios Jim Beis, responsable de l'approvisionnement à la Ville de Montréal.

Ce sont les chefs de division qui devront signer les évaluations, mais plusieurs employés de la Ville participeront au processus d'évaluation, assure M. Perez.

Les mauvaises évaluations seront par ailleurs rendues publiques.