Plusieurs groupes de détaillants ont profité de la consultation sur le bannissement des sacs de plastique à usage unique pour exprimer leur opposition à leur interdiction. Selon eux, mieux vaut continuer à miser sur des mesures volontaires déjà en place.

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) a ouvert le bal en remettant en question le moment choisi pour bannir les sacs de plastique. L'organisation a souligné que le commerce de détail vit des moments difficiles à Montréal, malmenée selon elle par une mauvaise planification des travaux et la multiplication des mesures d'apaisement. Or ajouter l'interdiction de fournir des sacs de plastique viendrait ajouter au fardeau des petits commerçants, estime-t-on.

«L'idée [de bannir les sacs] en soi n'est pas mauvaise, mais est-ce le bon timing? On est préoccupés et ce n'est peut-être pas le moment d'aller de l'avant avec une mesure aussi drastique», a indiqué Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI.

L'organisation représentant les petits détaillants s'oppose également à la tarification des sacs de plastique, une solution qu'elle associe à une taxe. «Qu'on appelle ça un chat ou un félin, c'est la même chose. Ça a été essayé à Toronto et l'expérience a été une catastrophe», a soutenu Mme Hébert.

L'Association des détaillants en alimentation du Québec estime quant à elle que le bannissement des sacs de plastique ne règlera pas le problème. «Les gens ont besoin des sacs de plastique. Si on les bannit, ils vont s'en approvisionner autrement», a plaidé le vice-président de l'organisation, Pierre-Alexandre Blouin.

Le Conseil canadien du commerce de détail, qui représente les grands détaillants, s'est aussi opposé au bannissement, favorisant davantage des mesures volontaires. Tous les groupes de détaillants entendus par les élus à l'hôtel de ville ont en effet beaucoup insisté sur le fait que le code volontaire de bonnes pratiques mis de l'avant en 2008 avait permis de réduire de moitié le nombre de sacs de plastique utilisés au Québec.

Plutôt qu'un interdit, la FCEI a notamment suggéré de mettre en place un projet permettant aux commerçants décidant volontairement de cesser d'utiliser les sacs de plastique de s'afficher avec une vignette verte, par exemple.