L'ex-conseiller municipal de Boisbriand Claude Brière a été déclaré coupable, vendredi, d'abus de confiance et de complot avec l'ex-mairesse Sylvie Berniquez St-Jean et l'entrepreneur Lino Zambito.

Claude Brière, un proche conseiller de la mairesse de Boisbriand de 2005 à 2009, a participé à un stratagème visant à garder deux candidats de l'opposition en fonction afin d'éviter la tenue d'élections municipales en novembre 2009 et ainsi permettre à l'équipe de Sylvie Berniquez St-Jean de demeurer en poste.

Le complot, orchestré par la mairesse et Lino Zambito, prévoyait que le parti au pouvoir n'oppose pas de candidats aux conseillers Patrick Thiffaut et Marlène Cordato.

La stratégie a été présentée aux conseillers municipaux de l'opposition le 4 mai 2009, au cours d'une rencontre que Mme Cordato a enregistrée. Un deuxième rendez-vous, enregistré lui aussi, a eu lieu le 4 juin 2009 : c'est à cette rencontre qu'a participé Claude Brière, en agissant comme représentant de la mairesse.

«Tous les propos que tient l'accusé lors de la rencontre du 4 juin 2009 [...] démontrent hors de tout doute raisonnable la connaissance par lui du complot ourdi par monsieur Zambito et madame St-Jean», lit-on dans le jugement, rendu par le juge Paul Chevalier, de la Cour du Québec.

« Ce qu'il [Claude Brière] voulait avant tout, en tant qu'organisateur politique, c'était la réélection de madame St-Jean comme mairesse avec son équipe majoritaire au conseil », poursuit le document judiciaire, qui cite Claude Brière alors qu'il affirme avoir l'intention de travailler contre « tous ceux qui vont vouloir essayer de débarquer Sylvie ».

Le jugement démontre enfin que Claude Brière avait développé une amitié avec Lino Zambito, qui a plaidé coupable en mai à cinq accusations de fraude et de corruption dans le cadre d'un procès lié au scandale du financement politique à Boisbriand.

L'amitié entre les deux hommes a notamment permis à Claude Brière de profiter d'un « hébergement gratuit lors d'un voyage au Mexique et un voyage de golf en République dominicaine, où son billet d'avion et son hébergement ne lui ont rien coûté », est-il souligné dans le jugement.

Claude Brière a été arrêté par l'escouade Marteau en février 2011. Il connaîtra sa sentence le 24 août.