Au beau milieu de ses vacances en Europe, un sergent-détective retraité du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est devenu le héros du jour à Stockholm, où il a permis l'arrestation de deux malfaiteurs après de sauvages agressions au couteau.

L'ancien policier Bruno Blouin et sa conjointe Line Lapierre sont actuellement en croisière sur la mer Baltique. Le couple avait touché terre pour arpenter les rues de la capitale suédoise, vendredi dernier, lorsqu'il a remarqué de l'agitation.

« C'était étrange parce qu'à ce moment précisément, nous étions comme seuls à cet endroit. Nous avons vu deux femmes qui semblaient se disputer. J'ai vu comment tout s'est déroulé », raconte Mme Lapierre, jointe par La Presse à Oslo, où le couple poursuivait son voyage hier.

L'affaire s'est déroulée très rapidement, dit-elle. L'une des femmes a été poignardée et s'est mise à saigner. Un peu plus loin, une autre dame venait tout juste de subir le même sort, avant l'arrivée du couple. Elle saignait elle aussi. Ceux qui semblaient être les agresseurs, un homme et une femme, ont quitté les lieux ensemble, à pied.

«Je sais où ils sont!»

Un attroupement s'est formé près des blessées, mais personne n'avait vu les suspects détaler. Personne, sauf les deux Québécois.

Bruno Blouin a foncé vers un agent de sécurité et a prestement exhibé sa plaque du SPVM, qu'il traîne par habitude dans sa poche. « Je sais où ils sont ! », a-t-il annoncé en anglais.

L'agent de sécurité s'est lancé avec lui aux trousses des suspects. Après une course d'une minute dans le centre de Stockholm, ils les ont repérés. L'homme et la femme marchaient, sans même regarder par-dessus leur épaule.

« Ils étaient peut-être intoxiqués, ou aux prises avec des problèmes de maladie mentale, car ils étaient très tranquilles, ils ne couraient pas. » - Bruno Blouin

L'ex-policier et l'agent de sécurité ont pris les deux fuyards en filature. L'agent avait une radio et donnait sa position aux policiers qui étaient en route. Puis, les suspects sont entrés dans un bar, où une douzaine de policiers sont arrivés pour leur mettre la main au collet.

Une intervention «exemplaire»

L'ex-policier a fait la manchette des médias suédois lorsque le porte-parole de la police locale Gunnar Ricknell a louangé son « intervention exemplaire ».

« Il est l'une des raisons pour lesquelles nous avons pu attraper ces deux personnes si vite », a souligné le porte-parole.

« Je peux imaginer qu'en tant que collègue, dans ce cas, il pouvait sembler difficile pour lui de ne pas faire quelque chose », a-t-il précisé au tabloïd Aftonbladet.

« Quand ça arrive, c'est plus fort que nous autres, je pense », confirme M. Blouin.