Dans le collimateur de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) depuis un an et demi pour le remboursement de demandes «suspectes», la sénatrice Pamela Wallin pourrait devoir faire face à la justice de «façon imminente», a rapporté lundi CTV News. Selon la chaîne, la GRC aurait remis les résultats de l'enquête de longue haleine aux procureurs de la Couronne.

La décision de porter des accusations contre Pamela Wallin revient ultimement à la GRC. Toutefois, la Couronne peut à l'occasion vérifier si la preuve est assez forte pour avoir des chances raisonnables de condamnation lors d'un procès. Si des accusations étaient portées, il s'agirait d'un nouveau coup dur pour la campagne du chef conservateur, ébranlée par le procès Duffy.

La sénatrice nommée par Stephen Harper avait été suspendue du Sénat en novembre 2013 en même temps que Patrick Brazeau et Mike Duffy, qui subit en ce moment son procès pour fraude, corruption et abus de confiance. Brazeau et l'ex-sénateur libéral Mac Herb ont également été accusés de fraude et d'abus de confiance en février 2014.

La sénatrice aurait frauduleusement reçu près de 27 500$ de fonds publics pour assister à des évènements comme membre du conseil d'administration de deux entreprises, selon des documents déposés en cour en janvier dernier par la GRC. Pamela Wallin aurait rempli 150 demandes de remboursement «suspectes». Dans l'une d'entre elles, la sénatrice affirmait avoir rencontré Peter Munk, le président du géant minier Barrick Gold à Toronto. Ce  dernier a toutefois certifié à la GRC ne pas l'avoir rencontrée puisqu'il était en Suisse à ce moment.

Pamela Wallin a remboursé plus de 150 000$ au Sénat pour des frais de déplacement injustifiés.