Le Parti vert a été la première formation fédérale à présenter sa plateforme électorale mercredi. Le document d'une quarantaine de pages propose des mesures telles que l'abolition des droits de scolarité, la hausse du taux d'imposition des grandes entreprises et l'abolition de la loi sur les Indiens.

Les Verts prônent aussi la création d'un «Conseil des gouvernements canadiens», qui regrouperait tous les paliers de gouvernement (municipal, provincial et fédéral) de même que les chefs des Premières nations, des métis et des Inuits.

La plateforme laisse miroiter la promesse d'un budget équilibré, avec un surplus de 2,4 milliards de dollars la première année, 4,6 milliards la deuxième et 5,5 la troisième.

«Certains pensent que le Parti vert est le parti d'une seule idée: ce n'est pas vrai», a fait valoir la chef Elizabeth May dans une lettre publiée en préambule.

«Vous me connaissez comme celle qui s'est tenue debout depuis quarante ans dans le but de protéger l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons et la terre qui nous fait vivre. Mais vous savez aussi que je suis une fervente défenseure de démocratie, de politiques économiques sensées, de respect et d'ouverture, de justice et d'équité.»

Plusieurs des mesures touchent à la réforme démocratique, dont la volonté de remplacer le mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour par la représentation proportionnelle. Ce même mode de scrutin servirait aussi à élire des sénateurs au terme d'une réforme approuvée par les Canadiens dans le cadre d'un référendum national.

Certaines propositions s'intéressent de près aux compétences provinciales en matière de santé et d'éducation entre autres. Le Parti vert propose d' «étendre les soins de santé pour défrayer les médicaments d'ordonnance de tous les Canadiens et la couverture dentaire publique pour les jeunes à faible revenu». Il souhaite de plus effacer jusqu'à 10 000$ de dettes d'étudiants actuels et futurs.

«Grâce à des consultations et à la collaboration des gouvernements provinciaux, des universités et des collèges, nous abolirons d'ici 2020 les droits de scolarité en éducation post secondaire et en formation de compétences, éliminant ainsi le principal obstacle à la réussite scolaire», annonce aussi la plateforme.

Sur le plan environnemental, les Verts misent sur un plan de «rente et de dividende» pour imposer un prix pour les émissions de carbone et «verser les fonds générés directement dans les poches des Canadiens».   

Le parti créerait une «Subvention à la commercialisation des technologies vertes de 1 milliard $ par année financée par le fédéral afin d'accélérer les technologies émergentes». Il veut aussi mettre sur pied un «Fonds d'investissement en formation des compétences, en éducation, en efficience énergétique, en développement des produits renouvelables et des technologies émergentes», financé par une réforme du système fiscal, entre autres, réforme qui réviserait certains avantages consentis aux contribuables les plus fortunés.