Gilles Duceppe retourne à ses anciennes amours: le nouveau chef bloquiste sera candidat dans Laurier-Sainte-Marie, la circonscription montréalaise qu'il a représentée de 1990 à 2011, a appris La Presse.

Selon des sources bloquistes, il devrait annoncer sa décision rapidement après le déclenchement de la campagne, peut-être dès sa première conférence de presse électorale.

Le retour dans Laurier-Sainte-Marie, dont le territoire correspond à l'est du centre-ville de Montréal et au Plateau Mont-Royal, aurait été décidé par M. Duceppe peu de temps après son retour en politique. La Pointe-de-l'Île, tout à l'est de Montréal, aurait aussi été envisagée, mais l'ex-chef Mario Beaulieu - déjà investi - pouvait difficilement en être déplacé.

Au Bloc québécois, on a refusé de confirmer ou d'infirmer les informations de La Presse. «M. Duceppe va rencontrer l'exécutif de la circonscription concernée avant d'annoncer quoi que ce soit», a indiqué Mathieu St-Amand, responsable des communications de M. Duceppe.

L'ex-chef bloquiste est redevenu chef de sa formation politique en juin. Quoique formellement indépendant, il était devenu, à la faveur d'une élection partielle, le premier député bloquiste élu dans Laurier-Sainte-Marie, en 1990. Il défaisait alors l'actuel maire de Montréal, le libéral Denis Coderre.

Gilles Duceppe a ensuite été élu sans interruption sous la bannière bloquiste de 1993 à 2011 dans la même circonscription, devenant chef de son parti en 1997. En mai 2011, il a été emporté par la vague orange, les électeurs lui préférant la candidate néo-démocrate Hélène Laverdière, alors pratiquement inconnue du grand public. Cette dernière, devenue entre-temps porte-parole en matière d'Affaires étrangères, entend bien conserver son siège lors des élections imminentes.

Lucie Laurier passe son tour

Ce printemps, l'actrice et militante Lucie Laurier avait été pressentie comme candidate dans la circonscription. Une candidature pour le Bloc la «tent[ait] beaucoup», disait-elle en avril.

À la fin de mai, avant même la confirmation publique du retour de Gilles Duceppe à la tête de la formation politique souverainiste, Mme Laurier avait confié au Devoir qu'elle avait décidé de passer son tour. «Pour des raisons professionnelles, je ne pourrai pas être candidate cet automne, a-t-elle écrit dans un courriel cité par le quotidien montréalais. Je suis et resterai une fière indépendantiste, et je poursuivrai mon militantisme avec toute la ferveur possible.»

- Avec la collaboration de Denis Lessard