Une première entente de principe est intervenue dans le secteur public, mais aux tables sectorielles seulement, avec les négociateurs de quelque 30 000 employés de soutien des commissions scolaires.

Les employés visés sont ceux dont le syndicat est membre de la Fédération des employés des services publics (FEESP), elle-même affiliée à la CSN, a annoncé la centrale syndicale lundi.

L'entente touche 37 syndicats dans 31 commissions scolaires francophones et deux anglophones, soit environ 30 000 employés de soutien.

En soirée, la FTQ a annoncé à son tour des ententes de principe pour le personnel professionnel et de soutien des commissions scolaires francophones du SCFP et du SEPB-Québec et le personnel de soutien des commissions scolaires anglophones du SEPB-Québec et de l'UES-800. Les modalités de ces ententes n'ont pas été dévoilées.

De façon générale, les clauses sectorielles sont celles qui sont propres à chaque secteur, comme la tâche, la précarité d'emploi, contrairement aux salaires et au régime de retraite, qui sont négociés à la table centrale.

Les parties négociaient depuis 11 mois. Elles ont tenu plus d'une centaine de rencontres, indique-t-on à la CSN.

«On ne sentait pas qu'il y avait de mandat. Et mercredi soir, on a été convoqué dès jeudi matin. Et on a, en l'espace de 24 heures, réglé avec les commissions anglophones, puis en 48 heures avec les commissions francophones. Les mandats (du côté gouvernemental) sont tombés. Et comme ça faisait un an qu'on avait fait le tour de faire le tour, et qu'il suffisait que les mandats tombent pour que ça fonctionne, bien ça s'est réglé rapidement», a résumé au cours d'une entrevue Danielle Beaulieu, présidente du secteur soutien scolaire à la FEESP-CSN.

Interrogée à savoir ce qui avait soudainement fait débloquer les négociations, Mme Beaulieu s'est montrée catégorique: «Nous, on est sûrs et certains - et ça a paru, de toute façon - que c'est la mobilisation. Quand il y a 400 000 personnes dans la rue et ça fait déjà trois jours de grève que l'on fait... On pense aussi que le fameux sondage qui est sorti, en fin de semaine dernière, qui disait que la population était sympathique à la cause syndicale, on pense vraiment que ça a eu un effet, avec la mobilisation de nos membres».

Dans le cadre de la négociation sectorielle, la FEESP tenait beaucoup à améliorer les droits de ses membres qui travaillent à temps partiel, comme ceux qui travaillent dans les services de garde ou à la surveillance d'élèves. L'accès à de meilleurs horaires et à des quarts de suppléance plus intéressants était donc une de ses priorités.

Le gouvernement, quant à lui, a déjà indiqué qu'il recherchait «une plus grande souplesse et une plus grande flexibilité dans l'organisation du travail» de la part de ses employés en général. De même, il avait dit souhaiter améliorer la qualité des services, dans un contexte où il a procédé à plusieurs fusions d'organismes.

Le contenu de l'entente négociée sera révélé en priorité aux membres. En vertu du processus syndical, il faudra maintenant que cette entente de principe soit présentée au conseil spécial.

Si ces délégués approuvent l'entente de principe, elle sera ensuite soumise aux assemblées générales des membres de chacun des syndicats, mais seulement en même temps que le résultat de la négociation aux plans salarial et du régime de retraite, a précisé Mme Beaulieu. «Pour les membres, ça forme un tout», a-t-elle justifié.

Les employés de soutien scolaire sont, par exemple, des agents de bureau, secrétaires, ouvriers, concierges, employés du service de garde ou techniciens.