En cherchant à faire disparaître les commissions scolaires et à les remplacer par des pseudo conseils d'administration, le ministre de l'Éducation, François Blais, «est antidémocratique», a pesté la présidente de la Fédération des commissions scolaires, Josée Bouchard, qui est sidérée de voir Québec se préparer à tout chambouler sans aucunement discuter avec le milieu de l'éducation.

Le ministre de l'Éducation, François Blais, a prononcé un discours ce matin devant les membres de la Fédération des commissions scolaires réunis en congrès. Accueilli très froidement - il n'a pas été applaudi au terme de son discours - M. Blais a réitéré que c'était la fin des commissions scolaires, des élections scolaires et du mode de taxation scolaire tels qu'on les connaît aujourd'hui.

M. Blais «tente d'imiter M. (Gaétan) Barrette en créant des mégastructures avec des conseils d'administration où on va déposséder les régions de leurs représentants», a tonné Josée Bouchard.  

«Ne vous faites pas avoir!», a-t-elle lancé à la population en point de presse.

Catherine Harel-Bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal, s'est étonnée, elle, que le ministre de l'Éducation «parle beaucoup de structures, alors que je ne l'ai pas entendu parler de pédagogie, de services aux élèves et de réussite scolaire. Cela m'inquiète».

Alors que sa commission scolaire est menacée de tutelle, Mme Harel-Bourdon dit n'avoir pu parler que deux fois au ministre. «Je tente de le voir depuis un mois », a-t-elle dit.

Après sa brève allocution, ce matin, M. Blais a répondu à une seule question de la salle.

À un commissaire qui lui demandait s'il comprenait qu'il avait reçu un mandat de la population et qu'il venait tout juste d'être légitimement élu, le ministre Blais a répondu qu'il en avait «lui aussi reçu un (mandat)».

Le ministre Blais a confirmé qu'il y aurait cet automne un projet de loi qui devrait englober aussi bien les questions du nouveau mode de taxation scolaire que  de gouvernance. La fusion de commissions scolaires est toujours dans les cartons. En même temps, difficile de voir à quoi cela ressemblera.

Alors que son prédécesseur, Yves Bolduc, disait s'apprêter à ramener le nombre de commissions scolaires de 72 à 46 et que les commissions scolaires croyaient à des fusions dès janvier dernier, le ministre Blais est resté plus vague sur ce qui s'en venait. Il a expliqué que le gouvernement réfléchissait encore sur le type de représentation et sur les personnes qui choisiraient ces représentants.

En point de presse, il a même laissé entendre qu'il n'était plus certain qu'on parlerait ultimement de «commissions scolaires».

La Fédération des commissions scolaires, elle, plaide pour des élections scolaires qui se tiendraient en même temps que les élections municipales.