La Sûreté du Québec devrait engager plus de femmes, d'autochtones et de membres des minorités visibles et ethniques, selon la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. L'organisme croit que la SQ n'en a tout simplement pas fait une priorité par le passé.

Dans un rapport publié hier, la Commission, qui veille à l'application de la Charte des droits et libertés de la personne, juge que la SQ «n'a pas mis en place des mesures raisonnables pour corriger la sous-représentation des membres de ces groupes». Ces mesures sont régies par la Loi sur l'accès à l'égalité en emploi dans les organismes publics, que la Commission est chargée de faire respecter.

«Au cours de la période étudiée - 2007-2013 -, les effectifs policiers ont augmenté de 10%, ce qui aurait normalement dû permettre l'embauche et l'avancement des membres de tous les groupes visés par la loi», a indiqué par voie de communiqué le président Jacques Frémont.

L'organisme pense qu'il faudrait tripler le nombre de femmes au sein du personnel-cadre «intermédiaire», tout en convenant que la situation risque de se détériorer au cours des prochaines années parce que de moins en moins de candidatures féminines sont retenues par le corps policier. 

La Commission suggère aussi que la SQ quintuple le nombre de policiers issus de minorités visibles, triple celui des minorités ethniques et des autochtones pour s'assurer d'une représentativité collective accrue au sein des forces de l'ordre.

Signes positifs

La Commission s'est toutefois dite encouragée par les engagements récents pris par la SQ pour corriger la situation. «Nous sentons une volonté nouvelle d'adopter les mesures que nous jugeons essentielles afin que les membres de ces groupes soient désormais mieux représentés au sein des effectifs de la SQ», a indiqué Jacques Frémont.

Appelée à commenter, la Sûreté du Québec a fait savoir à La Presse qu'elle avait pris acte du rapport et que des mesures avaient été mises en place pour pallier le déficit avant même la publication du rapport. La SQ entend soumettre son «rapport de suivi» en avril 2016. C'est à ce moment qu'elle fera part à la Commission des actions mises en oeuvre et celles en cours d'implantation.